摘要:Depuis 1995, les principaux marchés africains de titres de la dette publique, en monnaie locale, ont connu un développement
soutenu, l’encours atteignant en moyenne 22 % du PIB sur la période 2001-2007, contre 15 % sur la période 1995-2000.
Comparés aux marchés émergents de titres publics, dont la taille dépasse souvent 40 % du PIB, les marchés africains apparaissent
encore en retrait et présentent de fortes disparités dans leurs stades de développement respectifs, entre l’Afrique du Sud, le
Maroc ou Maurice, où ils sont relativement avancés, et les pays à faibles revenus, où les marchés sont plus récents et restent
très frustres.
Les marchés africains de titres de la dette publique ont néanmoins su tirer parti, jusqu’à la crise récente, d’un environnement
économique favorable grâce à l’amélioration du cadre macroéconomique dans le continent et aux annulations de dette, qui
ont amélioré la solvabilité de nombreux pays. L’intérêt accru des investisseurs étrangers a souligné l’attractivité de ces marchés
naissants qui ont constitué une opportunité de diversifi cation, dans un contexte où les primes de risque sur les actifs souverains
avaient globalement fortement baissé.
Au regard des avantages que procure l’approfondissement ou la création de marchés de titres de dette en monnaie locale pour
le fi nancement du développement en Afrique, l’enjeu essentiel apparaît désormais de favoriser la poursuite de leur essor de
façon durable et équilibrée.
Or les marchés africains de titres de la dette restent encore fragiles et sont confrontés à des handicaps structurels, au premier
rang desquels fi gurent les risques élevés de défaut, le manque de taille critique, la faiblesse des infrastructures et des capacités
encore insuffi santes, du côté tant des régulateurs que des émetteurs et des souscripteurs. Ces obstacles sont aggravés par le
fait que certains prérequis (dans le domaine de la gestion des fi nances publiques ou de la politique monétaire), nécessaires à
un développement maîtrisé des marchés, ne sont pas toujours remplis.
La poursuite du développement des marchés de titres de la dette publique en Afrique passe ainsi par la mise en oeuvre d’actions
ciblées 2. Une démarche privilégiant à la fois l’intégration régionale dans les unions monétaires (afi n de lever les contraintes
de taille) et le pragmatisme (pour progresser de façon ordonnée sur la base de quelques objectifs prioritaires) semble plus
particulièrement adaptée. Des instruments spécifi ques, tels que des mécanismes de garantie d’émission, de couverture du risque
de change ou des fonds d’investissement régionaux, pourraient également être envisagés, avec l’appui des institutions fi nancières
internationales ou de partenaires bilatéraux au développement. L’approfondissement de ces marchés prend une acuité particulière
dans le contexte de la crise fi nancière qui, d’une part, entraînera une réduction des fl ux de fi nancement extérieurs et, d’autre
part, souligne les risques encourus en cas de recyclage à l’extérieur de l’épargne nationale.