摘要:Le FMI, l’OCDE, la CNUCED et tous les organismes internationaux qui diffusent des statistiques sur les investissements directs
à l’étranger (IDE) font état d’une augmentation ininterrompue des fl ux au plan mondial au cours des dernières années (sauf
en 2008 du fait de la crise fi nancière). Cette augmentation peut être pour partie mise en relation avec des phénomènes tels
que la constitution de groupes multinationaux toujours plus puissants au moyen d’opérations de fusion-acquisition transfrontières
ou l’extension de la mondialisation à de nouveaux pays émergents et en développement.
Il appara顃 cependant que dans certains pays, dont la France, l’augmentation des IDE concerne tant les investissements entrants
que les investissements sortants et porte notamment sur les prêts intra-groupe. De telles caractéristiques traduisent l’impact
sur les statistiques de la mise en place de structures de fi nancement à l’échelle continentale ou mondiale par de nombreux
groupes internationaux. En particulier, la création d’entités à vocation spécifi que (EVS), spécialisées dans le fi nancement ou
la centralisation de trésorerie au sein des groupes, conduit au développement considérable des prêts croisés intra-groupe et
majore artifi ciellement les fl ux d’IDE entrants et sortants tout en déformant les ventilations géographique et sectorielle de ces
derniers. C’est pourquoi l’OCDE recommande, dans la nouvelle édition de la Défi nition de référence des investissements
directs internationaux (2008), de diffuser des données corrigées de ce type de mouvements. Les données ainsi corrigées, plus
intelligibles et plus signifi catives, ont vocation à devenir, d’ici quelques années, la principale norme de diffusion des statistiques
d’investissements directs au plan international.
Cet article compare, pour la France, les statistiques d’investissements directs traditionnelles et les données établies conformément
à la nouvelle méthodologie recommandée par l’OCDE 1. La correction des données, qui consiste à reclasser les prêts intra-groupe
en fonction du pays de résidence de la tête de groupe, ne modifi e pas le solde net des investissements directs, mais fait appara顃re
une diminution sensible des prêts entre affi liés dans les deux sens. Ainsi, en 2008, les fl ux d’investissements directs fran鏰is à
l’étranger, toutes opérations confondues, passent de 136,8 milliards d’euros à 80,1 milliards, tandis que les investissements directs
étrangers en France reculent de 66,3 milliards à 9,7 milliards. La ventilation géographique établie sur les données corrigées
réduit également l’importance, en tant que pays de provenance ou de destination des investissements directs, de pays réputés
accueillir un nombre important d’EVS (le Luxembourg notamment). Si l’impact semble moins marqué pour la ventilation par
activité économique (notamment pour les investissements entrants), on constate néanmoins une réduction du poids des services
aux entreprises (dont les sociétés holdings font partie) parmi les secteurs résidents investissant à l’étranger.
L’application des nouvelles recommandations de l’OCDE donne lieu en outre à une réduction des stocks d’investissements directs
entrants et sortants, même si la position nette demeure inchangée. Ainsi, le stock des investissements directs fran鏰is à l’étranger
en valeur comptable fi n 2008 est réduit de 30 % pour s’établir à 697,4 milliards d’euros (au lieu de 1 003,8 milliards), alors que
le stock des investissements directs étrangers en France est revu à la baisse de 43 %, à 406,0 milliards (au lieu de 712,4 milliards).