Pour le lecteur non averti, la littérature écrite burkinabé contemporaine semble uniquement tournée vers une direction nationale. Certes, de par sa créativité, cette littérature puise dans la culture et la langue du milieu. Mais elle se conçoit en français et subit des influences textuelles et culturelles multiples. Ce métissage dans l’écriture donne à cette littérature une certaine valeur universelle. Finalement l’écrivain burkinabè n’est pas différent des Kafka, Celan, Beckett, qui se trouvent dans une situation plurilingue. L’écrivain burkinabé est irrémédiablement, à travers la pratique du métissage textuel, à la recherche d’une identité en construction. Il s’inscrit aussi dans la civilisation de l’universel qui veut que les problèmes d’identité soient souvent multiples et s’enracinent dans une multitude de faisceaux culturels et linguistiques. L’écrivain burkinabé devient dans cette perspective un écrivain tout court qui crée. il peut s’agir dans certains cas d’interférences linguistiques ou bien d’insertions et de collages. En se penchant sur un corpus de romans burkinabé, on observe ce procédé d’écriture. L’article tente de jeter un regard sur cet aspect de la littérature burkinabé en pleine expansion.