摘要:De nombreux pays africains viennent de célébrer le cinquantenaire de leur indépendance. L’heure est par conséquent au bilan de cette grande séquence du grand livre de la vie du continent. L’histoire des sciences sociales en fait partie. En France, Jean Copans vient de publier un ouvrage court mais dense, qui propose de mettre en perspective l’actualité des études africaines. L’auteur offre un bilan de quarante ans de réflexion personnelle sur la question. L’intérêt du livre vient du fait qu’il met en débat la contribution proprement africaine aux sciences sociales ayant pour objet le continent. Le constat qu’il dresse est sans appel: «En un demi-siècle, les sciences sociales africaines n’ont pas encore réussi à atteindre le seuil critique d’une autonomie intellectuelle pleine et entière [...]» (p.5). Selon lui, les Africains n’ont pas proposé d’alternative académique aux sciences sociales occidentales qui restent encore la référence sur le continent. Par conséquent la libération intellectuelle à l’égard des modes opérateurs qui ont vu le jour ailleurs est encore à venir. Cette remarque interpelle d’autant plus qu’on en est «à la quatrième génération de chercheurs africains depuis cinquante ans» (p.12). En attendant que ses collègues africanistes africains se livrent à une «auto-sociologie de la connaissance», Jean Copans pose lui-même un regard éloigné sur la question en huit chapitres formant deux grandes parties: la première est dédiée aux cultures sociales et professionnelles des chercheurs africains (chapitres un à trois); la seconde traite de l’historicité nationale des disciplines et des théories... ici, notamment marxiste (chapitres quatre à huit).