摘要:Alors que les politiques de libéralisation mises en place au Sénégal dans les années 1980 laissaient présager la substitution des rapports marchands aux rapports clientélistes, Tarik Dahou démontre qu’il n’en est rien. Le clientélisme s’est renouvelé sur de nouvelles bases productives. L’originalité de l’analyse est de partir des travaux de l’anthropologie politique pour déconstruire les notions de clientélisme et de factionnalisme, tout en s’insérant dans la réalité sénégalaise. Selon lui, «le factionnalisme sénégalais doit être considéré comme le lieu de rencontre de logiques politiques étatiques et de logiques politiques lignagères» (p.22). L’importance de ces dernières est telle que l’individu peut en arriver à sacrifier son intérêt personnel pour préserver sa famille factionnelle. Sur ce point (notamment), Tarik Dahou prend ses distances avec le courant anthropologique des «courtiers du développement» (Olivier de Sardan, Bierschenk & Chauveau 2000)1 et plus particulièrement avec Giorgio Blundo (1995, 1998)2 sur le Sénégal en relativisant le principe utilitariste des stratégies factionnelles. L’insertion dans une faction n’est pas seulement un moyen pour obtenir des biens et des faveurs, il permet aussi de tenir son rôle, de se conformer aux normes parentales et d’y affirmer son identité sociale.