期刊名称:The Journal of Power Institutions in Post-Soviet Societies
印刷版ISSN:1769-7069
出版年度:2011
卷号:2011
期号:12
出版社:Centre d'Etudes et de Recherche sur les Sociétés et les Institutions Post-Soviétiques
摘要:Depuis la perestroïka et encore plus depuis la chute de l’URSS, de nouvelles collections à vocation historique et mémorielle ont été compilées et ouvertes au public à Riga. Parmi les musées d’histoire de la capitale lettone, deux d'entre eux ont retenu notre attention : le « Musée de l'occupation »1 et le « Musée juif ». Le premier propose une approche de la Lettonie « occupée » à travers trois moments conformes aux injonctions de la nouvelle historiographie nationale : la « première occupation soviétique » du pacte germano-soviétique au 22 juin 1941, l'occupation allemande, et la « deuxième occupation soviétique » de la fin de la Seconde Guerre mondiale à la chute de l'URSS2. Le terme d’« occupation » est employé comme un concept générique et sentimental plutôt que comme une problématique historique. Il incarne 50 ans d’histoire d’une nation non indépendante et meurtrie, sans discuter les différences de nature et de durée entre les trois périodes. Le Musée juif retrace, à travers de modestes collections, quatre siècles de présence juive en Lettonie. Il accorde une place conséquente, mais non primordiale, à la Shoah. Les deux musées sont donc loin de se consacrer exclusivement à la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, les événements et les conséquences de la guerre sont les raisons mêmes de leur existence. La création du Musée juif découle du souci d’honorer une culture anéantie en même temps que furent exterminés les Juifs lettons3. Quant au Musée de l'occupation, il s’est vu dès l’origine attribuer la mission de riposter à l’interprétation soviétique de la guerre et de la collaboration. Les circonstances de la Seconde Guerre mondiale et de sa mémoire constituent ainsi les justifications principales de la formation et de la vocation des musées.