La fermeture résidentielle à Marseille se caractérise par son intensité (presque 20 % du total des logements de la commune) et son emprise spatiale très forte dans certains quartiers (plus de 40 % de leur surface urbanisée). Issu d’une recherche de 3 ans et d’un rapport de recherche remis au PUCA en 2010 (« La diffusion des ensembles résidentiels fermés à Marseille. Les urbanités d’une ville fragmentée »), l’article propose d’enrichir la lecture des processus complexes du cloisonnement résidentiel en s’attachant, d’une part, aux effets de contextes géohistoriques, particulièrement aux héritages fonciers (temps long de la production des espaces urbains) et, d’autre part, aux synergies actuelles entre une action municipale orientée vers l’attractivité territoriale et une offre immobilière spéculative. La multiplication des partenariats publics-privés semble ici dissoudre le fameux dualisme identifié par Mangin (2004) entre « urbanisme de produit » et « urbanisme de projet ».
Residential closing in Marseille is characterized by its intensity (almost 20% of total housing in the municipality) and its very strong spatial extent in some areas (more than 40% of the urbanized area). After a research of three years and a report submitted to the PUCA in 2010 (“The distribution of residential closed in Marseille. The urbanities of a fragmented city»), this article proposes to enrich the reading of the complex processes of residential segregation by focusing on the one hand the effects of geo-historical contexts, particularly in land inheritance (long time production of urban spaces) and in the other hand the synergies existing between a municipal action-oriented territorial attractiveness and speculative real estate offer.