摘要:L’ésotérisme en tous ses états, jusqu’à la formulation contemporaine du « New Age », n’a cessé d’interpeller, et d’inquiéter, une Église catholique assurée de ses canons et de ses dogmes. En 2002, les Conseils pontificaux pour le dialogue inter-religieux et pour la culture, publient le rapport Jésus Christ le porteur d’eau vive : une réflexion chrétienne sur le « Nouvel Age », qui exprime la « perception catholique, essentialiste, doctrinale et hérésiologique de l’ésotérisme », d’hier et d’aujourd’hui. Contre, ou à côté de, cette « perception » qui coagule en une improbable « essence » et un corps de doctrine artificiellement homogène, un courant de pensée pluriel venu, pour le christianisme, des premiers temps de son déploiement, Jérôme Rousse-Lacordaire prend le parti d’une double critique – d’un double questionnement : l’ésotérisme ne peut-il pas se concevoir comme forme de pensée longtemps enclose dans le christianisme, fût-ce en ses marges ? De cette longue quête spirituelle parallèle, n’est-il pas aujourd’hui des moments, et éléments, qui peuvent être « rapatriés » dans l’orbe d’un catholicisme libéré de ses a priori et de ses censures ? Les travaux et thèses de Hans Urs von Balthasar, et d’Antoine Faivre, ont ouvert la voie à cette nouvelle approche du « mouvement » ésotérique, que reprend et approfondit en cet ouvrage J. Rousse-Lacordaire, auteur d’études portant notamment sur les rites et symboles christiques dans le tradition maçonnique. Évoquer la possibilité, ou la nécessité, de rapatriements, invite aussitôt à s’interroger sur les raisons et modalités de l’expatriation progressive, hors du christianisme s’instituant, puis hors du catholicisme, des courants ésotériques qui les ont accompagnés comme leur ombre.