摘要:La question de la gestion de la mort par les États modernes permet d’éclairer d’un jour nouveau les mutations des relations entre État, société et religion. Dans divers État-nations modernes, et en particulier les régimes communistes en Asie orientale, les réformes funéraires ont même constitué l’un des aspects les plus marquants d’une appropriation générale par l’État de pratiques religieuses privées, afin de les conformer à une idéologie totalisante. En effet, les pratiques funéraires sont retirées de la sphère religieuse par ces régimes d’Asie orientale qui se veulent laïcs, pour être placées sous le signe d’une gestion rationnelle (hygiénique, égalitaire, productiviste) des ressources – ce qui suggère une forme de sécularisation ; mais de nouvelles normes rituelles et émotionnelles sont créées et imposées par le haut, si bien que les pratiques familiales en général et funéraires en particulier n’acquièrent pas ou difficilement leur autonomie.