摘要:Tite-Live entreprit la composition de son ouvrage à un moment crucial pour l’histoire de Rome. Tout laisse penser, en effet, que les débuts de cette entreprise doivent être situés autour de 27 av. J.-C., et coïncident avec le moment où le principat commence à sortir de ses limbes. On comprendra aisément qu’un tel contexte peut difficilement ne pas avoir eu d’incidence sur la conception même d’une œuvre dont l’objet était de réfléchir au sens de l’histoire. Or, la préface établit précisément un lien très fort entre l’actualité et la finalité de l’Ab Vrbe Condita, puisque cette dernière affiche l’ambition d’expliquer les mécanismes à l’origine du développement de Rome puis du déclin ayant conduit progressivement à la situation catastrophique qui est celle de l’auteur au moment où il écrit :1 Tite-Live, Praef. 9 : Ad illa mihi pro se quisque acriter intendat animum, quae uita, qui mores fu (...) 2Ce qu’il me plairait que l’on s’emploie, chacun pour sa part, à étudier attentivement, c’est la vie et les mœurs d’autrefois, ce sont les grands hommes et les politiques qui permirent, dans la paix comme dans la guerre, d’établir notre empire et de l’étendre ; que l’on s’attache, ensuite, à suivre par l’esprit d’abord une sorte de dissension morale, accompagnant un relâchement progressif de la discipline, puis, un relâchement de plus en plus marqué, et finalement le début d’un mouvement d’effondrement précipité, jusqu’à nos jours, où il ne nous est pas plus possible d’endurer nos vices que leurs remèdes1.