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  • 标题:L’orateur et le consul : Fronton conseiller du Prince
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  • 作者:Pascale Fleury
  • 期刊名称:Cahiers des Études Anciennes
  • 印刷版ISSN:0317-5065
  • 电子版ISSN:1923-2713
  • 出版年度:2010
  • 期号:XLVII
  • 页码:457-474
  • 出版社:University of Ottawa & Laval University
  • 摘要:L’affirmation de Polybe sur la compétence politique de l’historien renvoie à un questionnement fondamental sur le lien qui doit ou devrait exister entre l’auteur et son sujet. C’est in fine ou ab origine le débat de Socrate et de Protagoras (319b-320c) pour savoir s’il est nécessaire de connaître ce dont on parle. Nous connaissons les moqueries de Socrate et la réponse de Platon à ce sujet ; nous devinons cependant que, dans une perspective sophistique, la réponse pouvait être tout autre : il est donc fort pertinent de soulever ce problème à l’époque d’une sophistique renaissante. Le but de ce colloque est de poser cette question à propos de la politique et de l’histoire. En guise de préambule, nous aimerions énoncer quelques généralités, très brèves, sur les conditions particulières où évolue Fronton. On a souvent souligné l’implication, même à un niveau modeste ou informel, de la plupart des auteurs latins dans la vie politique de l’Vrbs1. Qui plus est, G. Bowersock a bien montré que, à l’époque de Fronton, les sophistes de la Seconde Sophistique étaient des rouages importants à l’intérieur de leur cité, dans les relations des cités entre elles et de ces cités avec le pouvoir impérial2. Or, cette pratique politique n’a donné naissance qu’à peu de traités politiques à proprement parler ; on pense surtout à Cicéron pour la période républicaine et, pour l’époque de Fronton, à Dion de Pruse et à ses discours sur la royauté ou à Plutarque3. On peut donc penser que le lien établi par Polybe entre la pratique politique et l’histoire, bien que différent bien sûr du lien unissant médecine et traité de médecine, est une association naturelle et peu remise en question dans l’Antiquité : la pratique politique ne mène pas à l’écriture politique, mais bien à l’écriture du passé. En effet — et c’est une autre généralité —, selon Lucien, les acteurs politiques devraient privilégier l’écriture de l’histoire passée au détriment de l’histoire vécue. Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, le fait que l’auteur choisisse un sujet contemporain, dans lequel il a eu un rôle à jouer, n’est pas valorisé4 : c’est ce que martèle Lucien dans son Comment écrire l’histoire ? Pour l’auteur du seul manuel de rédaction historique qui nous soit parvenu, l’historien devra posséder une intelligence politique (σύνεσιν πολιτικήν), talent inné, don de la nature (§ 34), et une capacité à gérer les affaires publiques (πράγμασι χρήσασθαι ἄν), mais il ne doit pas être proche du pouvoir ni écrire pour le présent (§ 39-40). Or, dans un système impérial, comment faire et écrire l’histoire sans toucher au pouvoir et sans penser au présent5 ?.
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