期刊名称:Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée
印刷版ISSN:0997-1327
电子版ISSN:2105-2271
出版年度:2007
期号:117-118
页码:1-3
出版社:Université de Provence
摘要:De livre en livre, c’est le même souci de restituer leur historicité aux sociétés musulmanes qui guide Jocelyne Dakhlia. Dans Le Divan des Rois, elle remettait en question la vision réductrice d’une indissociation du politique et du religieux dans l’Islam et montrait au contraire la grande diversité de leur relation dans l’histoire, la multiplicité des formes qu’ont pu prendre débats et conflits entre souverain et sujets. Dans L’empire des passions, sorti peu avant le présent ouvrage, elle revient sur la question du politique en interrogeant la représentation si prégnante d’un pouvoir despotique arbitraire dont elle traque la généalogie aussi bien chez les auteurs musulmans que dans l’historiographie occidentale. Car c’est aussi dans la culture politique de l’Islam, dans les « conceptualisations indigènes », qu’elle repère l’origine de tant de stéréotypes et lieux communs. Là réside sans doute l’originalité et la force de son travail qui puise dans l’expérience de sa première recherche. Dans « L’oubli de la cité », l’historienne s’était faite anthropologue pour enquêter dans une petite communauté du sud tunisien, reconstituer la représentation que celle-ci avait élaborée de son histoire. Ce croisement de l’histoire et de l’anthropologie lui permettait de mettre en évidence la présence de l’oubli dans toute construction de mémoire. Ce faisant, elle nous propose aussi une réflexion sur l’écriture de l’histoire, une écriture faite inextricablement, aujourd’hui comme autrefois, de silences et de dévoilements.