标题:Zoubir Yahia H. et Amirah-Fernandez Haizam, North Africa : Politics, Region, and the limits of Transformation, Londres et New York, Routledge, 2008, 394 p. [
期刊名称:Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée
印刷版ISSN:0997-1327
电子版ISSN:2105-2271
出版年度:2008
期号:124
页码:1-3
出版社:Université de Provence
摘要:Dans le premier axe, les différents auteurs s’emploient à décrypter l’énigme « non-démocratique » des régimes politiques maghrébins. La réponse apparaît évidente pour la Libye. État rentier allocataire, les gouvernants libyens ne sont guère tributaires de la ponction fiscale pour redistribuer les ressources et asseoir leur légitimité. La réintégration du pays sur la scène internationale et l’augmentation des revenus pétroliers ont donné au régime libyen une marge de manœuvre supplémentaire : comme dans les années 1970, les gouvernants ont des moyens financiers substantiels pour « acheter » l’allégeance des différents secteurs de la population libyenne. Comme le note Ronald Bruce St John, la plupart des libyens acceptent de troquer l’absence de libertés politiques en échange d’un niveau de vie relativement élevé. Dans cette perspective, les différentes réformes mises en place par le colonel Kadhafi ont pour seul objectif de mettre fin à certains dysfonctionnements de l’État et de l’économie libyens. Mais à ce jour, les effets de ces réformes se font surtout sentir dans le secteur des hydrocarbures que la Libye souhaite moderniser en faisant appel aux capitaux étrangers. John P. Entelis, dans son article de synthèse, explique comment les différents États de la région ont fait montre au cours des années 1990 d’une grande capacité à moderniser leur autoritarisme. Au Maroc le Makhzen et ses composants demeurent centraux dans la vie politique marocaine. La libéralisation politique des premières années du règne de Mohamed VI a laissé la place à une stratégie de resserrement de l’emprise de la monarchie sur les institutions et la société, alors que le gouvernement se contente de jouer un rôle subordonné de gestionnaire des affaires courantes. Gregory W. White montre qu’au gré de la conjoncture et des circonstances, le roi a nommé ses hommes dans l’administration, les commissions et divers conseils consultatifs mis en place : « bien que Mohamed VI ne semble pas poursuivre avec la même constance la stratégie politique dualiste de son père – i. e. une habile combinaison de pluralisme politique et d’arbitrage royal –, il ne s’oriente guère vers la poursuite d’une perestroïka de grande ampleur ».