Parmi les défis posés, aujourd’hui, à l’université par l’alternance et la professionnalisation, il s’agit d’imaginer des articulations entre savoirs pratiques issus du monde du travail et savoirs théoriques issus du monde de la recherche, dans des dispositifs qui permettent de concilier des tensions paradoxales. Illustrant ces tensions, notre contribution vise à décrire l’ingénierie pédagogique mise en œuvre dans un dispositif de professionnalisation aux métiers de la formation. L’utilisation des expériences, grâce à l’alternance, comporte pour les apprenants différents enjeux : construire à partir de l’action une réflexion sur sa posture professionnelle, se construire une identité à la fois personnelle et collective, construire une réflexion éthique basée sur la distanciation et la mobilisation de savoirs critiques. La mise à distance de la diplômation s’avère alors nécessaire pour accorder la priorité non à la maîtrise d’outils mais à la construction de capacités réflexives, dans une perspective d’autoformation transformatrice.