标题:Testatrix. Être femme et tester à Rome du IIe siècle av. J. C. au IIe siècle ap. J.C. : vers la normalisation, master 2 d’histoire ancienne, ENS de Lyon (dir. Yves Roman, Université Lyon 2)
摘要:Femme, épouse et tais-toi ; la discrétion se paie en pierreries »1. Malgré de tels préjugés, fréquents dans la littérature latine, certaines femmes – celles présentes dans les sources, donc celles qui possèdent un capital – connaissent une remarquableévolution dans leurs statuts juridiqueet social. Les testaments féminins permettent d’appréhender de tels changements.2La première mention de testament fait par une femme, rapportée par Polybe, est celle d’Aemilia Tertia, épouse de Scipion l’Africain. Nous sommes au IIe s av. J.-C., à une époque où les hommes connaissaient, depuis la Royauté, une première forme de testament, devant les comices. C’est par la substitution des magistrats et témoins aux comices que le testament, désormais moins solennel et plus facile à réaliser, devient accessible aux femmes. Ce testament d’Aemilia a été le point de départ chronologique de notre travail.3Il s’agissait de dresser un premier aperçu de la question, de connaître le cadre juridique des testaments féminins, puis d’en réaliser une première confrontation avec des cas concrets. Bien que ne développant jamais ni le contexte ni le déroulement completsde la procédure, les exemples des sources juridiques et littéraires restent beaucoup plus précis que les seules sources gardant une trace directe des femmes, les inscriptions. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi pour cette première approche du testament féminin de travailler sur les sources littéraires et juridiques, donc sur des documents uniquement masculins, qui présentaient par ailleurs un autre biais, d’ordre chronologique. Les textes littéraires sont datés majoritairement de la période tardo-républicaine et du début de l’époque impériale, quand les cas du Digeste sont tous du IIe et début du IIIe siècle. Une centaine d’exemples ont pu cependant être rassemblés, notre travail cherchant en permanence à confronter le droit, les stéréotypes et la pratique du testament féminin. Ce sont donc trois types de normes, juridique, sociale et morale, qui s’articulent ici suivant des évolutions à des rythmes variés.4Le droit romain permet à la femme de tester à partir du IIe s. av. J.-C., par un acte identique.