Cet article discute du lien entre racisme, ségrégation ethnique et trafic de drogues illicites dans trois territoires caribéens caractérisés par une forte représentation des populations d'origine indienne et africaine : Trinidad, le Suriname et le Guyana. Pour des raisons historiques, ces territoires ont connu l'apparition relativement récente d'une classe d'entrepreneurs indo-caribéen prospère. D'un autre côté, pour les mêmes raisons, les populations d'origine afro-caribéennes y représentent l'essentiel de la classe pauvre urbaine. C'est sur cette base que s'est développé, à partir des années 1980, le trafic de cocaïne colombienne. D'où, dans la majorité des cas, une spécialisation ethnique des activités liées au trafic. A la base de la pyramide sociale, les jeunes Afro-caribéens des bidonvilles de Buxton (Guyana) ou de Laventille (Trinidad), par exemple, se retrouvent sur-représentés parmi les coupables de crimes commandités liés au trafic. Et émerge un discours raciste présentant les « noirs » comme plus enclin au crime...
This paper focus on an analysis of the relationship between racism, segregation and the illicit drug trade inside three Caribbean territories known for their large share of population of Indian and African origin: Trinidad, Suriname and Guyana. Because of historical reasons, those territories have known the recent growth of a wealthy Indo-Caribbean business class. On the other hand, for similar reasons, Afro-Caribbeans today represent most of the urban poor lower class. From the 1980's Colombian cocaine trafficking affected those territories; hence a drug trafficking activities' ethnical specialization. At the bottom of the pyramid, young Afro-Caribbeans are today overwhelmingly represented amongst perpetrators of crime linked to the traffic. Progressively a racist discourse tends here to present « blacks » as more prone to crime...