摘要:Les quatre textes ont en commun de présenter certaines évolutions récentes de l’histoire politique en Allemagne. Ils prennent tous position face à trois tournants historiographiques. La notion d’histoire culturelle du politique peut servir d’emblème au premier de ces tournants : le politique est envisagé non plus comme une succession d’événements ni comme le fruit de déterminations structurelles dont il serait la superstructure ou l’écume, mais comme l’expression de valeurs et de procédures ouvrant la voie vers une meilleure compréhension des conceptions que chaque société se fait d’elle-même et de ses hiérarchies ; les textes divergent en revanche sur la définition de cette « culture politique ». Le second tournant, qui dépasse l’histoire du politique, réside dans l’attention nouvelle portée aux acteurs et à leurs points de vue ; cette approche repose par exemple sur l’idée qu’un ordre social et politique n’existe qu’autant qu’il est actualisé par ceux qui l’animent – et que c’est donc seulement au travers de ces « performances » que l’historien peut valablement l’appréhender. Le débat porte toutefois sur la relation qu’entretiennent l’actualisation des valeurs et les valeurs elles-mêmes. La troisième inflexion, particulièrement sensible dans ces articles émanant de trois modernistes et d’un médiéviste, est la perte de certitude sur l’idée de modernité. Wolfgang Reinhard, Gerd Althoff et Barbara Stollberg-Rilinger en particulier partent d’un même constat : le « post-moderne » semble rejoindre le « pré-moderne » et fait donc porter l’interrogation sur l’« avènement de la modernité » et le sens de l’histoire qui lui était associé. Encore une fois, chacun en tire des conclusions différentes ; mais tous doivent aborder à nouveaux frais la question de l’évolution historique et de la capacité, pour l’historien, de l’organiser en un « grand récit » posant, au moins implicitement, la diachronie en termes de hiérarchie.