摘要:Exploitant une remarque de Marthe Robert1 qui opposait le roman colonisateur du xixe siècle, où le narrateur hétérodiégétique se voit attribuer « des capacités de perception illimitées », et le roman « classique » où il « faut feindre de ne rien imaginer » et se référer « à une quelconque autorité extérieure », C. Cavillac2 observe que le pacte romanesque3 sur lequel ce dernier repose « doit inclure, pour être recevable, un protocole pragmatique » chargé de « justifier la performance narrative ». Elle identifie ainsi, à côté de la vraisemblance empirique des énoncés (« qui porte sur la conformité à l’expérience commune, mesurée à l’aune de la raison et/ou de l’opinion ») et de la vraisemblance diégétique (qui porte « sur la cohérence de la mise en intrigue »), la vraisemblance pragmatique « qui concerne la fictivité de l’acte de narration », i.e. tout ce qui, dans un tel récit, concerne « le mode d’information du narrateur et les circonstances de l’énonciation » ; et elle ajoute que cette vraisemblance pragmatique « constitue la pièce maîtresse et la condition nécessaire (mais non suffisante) de l’autorité fictionnelle, avant tout comprise comme autorité de la voix narrative ». Pour être reçue, toute fiction devait feindre de ne pas être fictive et de ne rien rapporter qui « n’ait été vécu par l’auteur, su par la vox populi (i.e. la fama) ou connu par des documents4 ».