摘要:Figure complexe, que celle de Charles-Quint, à l’évocation de laquelle les biographes s’essaient régulièrement, avec des présupposés historiographiques divers. Comme l’écrivait naguère Michèle Escamilla, elle semble interdire jusqu’à la possibilité même d’un « bilan »1. La multiplication des tentatives est révélatrice de cette impossibilité, manifestant la diversité des points de vue. Depuis Karl Brandi, Peter Rassow ou Ramón Menéndez Pidal2, les perspectives se sont diversifiées. Dans l’arc temporel allant de 1958, 400e anniversaire du décès de l’empereur, à 2000, 500e anniversaire de sa naissance, l’histoire du règne de Charles-Quint a fait d’importants progrès. Les portraits de l’empereur – ses semblanzas, pour employer le beau mot espagnol, qui dit la ressemblance sans prétendre à l’identité – se sont multipliés : ainsi en France celui de Pierre Chaunu et de Michèle Escamilla et celui de Jean-Michel Sallmann ou, en Allemagne, le récent monument d’Alfred Kohler3.