摘要:L'étude des disparités spatiales oppose traditionnellement deux thèses: la thèse de la convergence, selon laquelle tout état stable conduit nécessairement à l'égalisation dans l'espace des taux de rémunération des facteurs de production, et la thèse de la divergence, articulée principalement autour des modèles centre-périphérie et de la division spatiale du travail, qui montre que les hiérarchies spatiales tendent à se renforcer. Si la thèse de la convergence a souvent été mise en défaut, nous pouvons également nous interroger sur la pertinence d'un modèle dans lequel les régions riches auraient le privilège de toujours s'enrichir. Cette interrogation est le point de départ d'une réflexion amorcée par P. Aydalot et le GREMI (Groupe de recherche européen sur les milieux innovateurs) sur les disparités territoriales (Aydalot et Keeble, 1988; Maillat et Perrin, 1992). Les recherches de P. Aydalot ont permis, en particulier, de mettre en évidence un phénomène de transformation des dynamismes spatiaux dans l'espace français qui modifie ainsi la vieille dualité Nord-Sud: déclin des régions de vieille tradition industrielle comme la Lorraine et le Nord-Pas de Calais, au profit des régions du Sud (Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Midi-Pyrénées). Ainsi prendrait place, entre les thèses de la convergence et de la divergence, un troisième modèle, qualifié par l'auteur de retournement, dans lequel les régions-centres amorceraient un processus relatif d'appauvrissement alors que les régions dites périphériques connaîtraient un dynamisme nouveau (Lecoq et Maillat, 1992).