摘要:Depuis 1988, l’application des nouvelles dispositions constitutionnelles a permis la reconnaissance des droits territoriaux des peuples amérindiens de l’Amazonie brésilienne sur de vastes étendues. Bien que considérées par de nombreux observateurs comme des zones de protection de l’environnement (alors que leur statut juridique est différent) ces espaces affrontent aujourd’hui des changements rapides, dus à l’intensification des contacts avec la société brésilienne. L’une des transformations les plus importantes concerne la diminution de la mobilité spatiale, influencée par des facteurs internes aux sociétés concernées (changements culturels, en particulier dans la culture matérielle), et des facteurs externes (application des politiques publiques de l’Etat fédéral et relations avec d’autres ethnies). Le cas de la région d’Auaris, dans le territoire Yanomami, donne un exemple particulièrement intéressant et complexe des changements en cours, de leurs déterminants et de leurs conséquences géographiques. Peuplée de près de 2 200 personnes des ethnies Sanuma et Ye’kuana, et lieu d’implantation de nombreuses infrastructures « blanches », cette région présente en effet une diversité d’acteurs importante, et semble connaître une certaine crise qui est directement reliée à la diminution de la mobilité des communautés. Afin de montrer le complexe écheveau responsable du blocage actuel, nous récapitulons dans un premier temps les étapes qui ont mené à la constitution de la situation actuelle. Nous décrivons ensuite les stratégies de chacun des groupes en présence (les Ye’kuana, les « blancs » et les Sanuma), avant de détailler les tentatives en cours pour surmonter les difficultés, qui se heurtent souvent à l’impossibilité d’adapter les solutions traditionnelles dans le contexte actuel.
其他摘要:Since 1988, the Brazilian Constitution has been fully applied and vast extensions of territory have been recognized as “Indian lands”. But, even if they are considered by some as protected areas (despite a different legal status), the Indian territories are today facing rapid changes, due to the intensifying contact with other sectors of the Brazilian society. One of the main results of those changes is the diminution of the spatial mobility of indigenous villages, influenced by internal (such as changes in the material culture) as external factors (such as the federal politics or inter-ethnical relationships). In that context, the case of the region of Auaris, inside the Yanomami territory of Brazil, is of particular interest. It gives a complex example of the changes taking place within Indian lands, and of their geographical consequences. Inhabited by near than 2 200 people, Sanuma and Ye’kuana, it has also seen the installation of several “white” infrastructures, thus showing a great diversity of actors . Furthermore, it seems to undergo a social crisis linked with the diminution of the spatial mobility of the villages. In order to analyse the actual deadlock, we remember in this paper this historical constitution of the Auaris region. We then show what are the strategies of the three main social groups present in the area (the Sanuma, the Ye’kuana, the “Whites”). We finally detail what are the current attempts to bypass the actual difficulties, showing that those are often linked with the fact that traditional solutions are difficult to adapt to the current context.