摘要:Prolongeant un travail de thèse1, Karine Lambert nous livre une analyse de figures de la déviance féminine tirées des archives du Var et des Bouches-du-Rhône. À partir de 300 procès situés entre 1750 et 1850, l’ouvrage examine les formes d’affirmation de soi et les stratégies de résistance imaginées par les femmes en réponse aux contraintes pesant sur elles. Au-delà de l’appareil judiciaire, il envisage l’ensemble des mécanismes que dévoilent les sources (réseaux et solidarités, rumeurs et arbitrages), invitant à réévaluer leur importance dans la construction des identités sociales et les modalités de règlement des conflits. Ce travail vient donc enrichir une histoire du genre en plein essor2 ainsi que l’histoire de la justice où les différences sexuées ont été peu étudiées3. L’auteur entend adopter une démarche « anthropo-historique » : les dossiers judicaires sont étudiés avec minutie, au plus près, afin de reconstruire les stratégies des différents acteurs à l’œuvre. Ils sont éclairés par une bibliographie qui emprunte autant à l’histoire des femmes et du genre qu’à la sociologie ou l’anthropologie (Judith Butler, Pierre Bourdieu, Elisabeth Claverie, etc.).